L'autel renversé, Marie-Anne Desmarest, 1947 - roman sentimental
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L'autel renversé, Marie-Anne Desmarest - - roman - (Née Anne-Marie During à Mulhouse 1904-1973) - Collection L'Arabesque -
Prologue : Ils durent laisser la voiture et grimper le dernier sentier qui montait presque à pic. Derrière une vieille enceinte de pierre, le couvent parut. Une bâtisse, toute en longueur, percée de deux rangées de petites fenêtres étroites. - (...) Attente terrible, pleine d'appréhension. Enfin le faible cliquetis d'un chapelet, le froissement d'une robe, décelèrent une présence et la tache blanche d'un visage se montra contre le treillis de bois. Hésitant, l'homme s'approche trop bouleversé pour trouver une parole. Alors, de l'autre côté, une voix s'élève, une pauvre voix tremblante, assourdie : - Notre Révérende Mère m'a fait lire ta lettre, père..; Ne sois plus inquiet... Je ne cesse de prier pour toi, de prier..; - Christiane ! Comme un torrent qui rompt ses digues, le cri a jailli de la poitrine de Marc Faber qui se rue contre la barrière. Christiane, ma petite fille, laisse-moi t'embrasser, te prendre dans mes bras comme autrefois une plainte lui répond : "Comme autrefois " Il voit derrière le treillage deux prunelles s'élargir d'angoisse, deux prunelles où monte la mémoire. Et puis, au delà du trou d'ombre, plus rien, le vide, le silence. Effondré, l'homme pleure, la face cachée dans ses mains. Oui, l'heure était venue où, malgré lui, le léger, le brillant, l'irrésistible Marc Faber était forcé de faire un retour sur son passé Il venait de revoir un visage qui était le reflet du sien, mais si pur, si douloureux... Un visage que, dans les remords qui le hantaient malgré tout parfois, il repoussait avec force, car Mac Faber haïssait la souffrance. éditions Denoël 1947. #littérature sentimentale, roman à l'eau de rose, #roman sentimental, #roman pas cher.
L'autel renversé, Marie-Anne Desmarest - - roman - (Née Anne-Marie During à Mulhouse 1904-1973) - Collection L'Arabesque -
Prologue : Ils durent laisser la voiture et grimper le dernier sentier qui montait presque à pic. Derrière une vieille enceinte de pierre, le couvent parut. Une bâtisse, toute en longueur, percée de deux rangées de petites fenêtres étroites.
- Attends Laisse-moi respirer un peu... Je suis tellement émue..., murmura Louise Faber en posant la main sur le bras de son mari. Mais il avait déjà tiré la poignée pendue à une chaîne de fer, qui agita quelque part, au loin, une clochette fêlée.
Dans le silence qui suivit, ils aperçurent le crissement de pas pressés foulant le sol. Le visage d'une nonne parut dans l'ouverture du judas. Après avoir pris connaissance de la carte qui autorisait les arrivants à visiter la religieuse Maria-Immacullata, la sœur fit tourner le lourd vantail bardé de fer. Elle salua d'une profonde inclinaison de la fête.
- Veuillez me suivre, dit-elle. Ils traversèrent une cour au terrain noir et rocailleux que les élégantes chaussures de la jeune femme abordaient avec prudence. La fraîcheur d'un vaste corridor aux dalles usées leur tomba sur les épaules. Une porte ouverte projeta un trou de clarté dans la pénombre.
- Si vous voulez prendre place, je vais prévenir celle que vous demandez, prononça la tourière. La pièce où ils entrèrent était plus pauvre que le parloir classique. Quelques chaises seulement jalonnaient un des murs blanchis à la chaux sur lequel se penchait un Christ en croix aux cinq blessures saignantes. Le couple demeuré debout, ne pouvait détacher ses regardes d'un grillage masquant un carré d'ombre. Attente terrible, pleine d'appréhension. Enfin le faible cliquetis d'un chapelet, le froissement d'une robe, décelèrent une présence et la tache blanche d'un visage se montra contre le treillis de bois. Hésitant, l'homme s'approche trop bouleversé pour trouver une parole. Alors, de l'autre côté, une voix s'élève, une pauvre voix tremblante, assourdie :
- Notre Révérende Mère m'a fait lire ta lettre, père..; Ne sois plus inquiet... Je ne cesse de prier pour toi, de prier..; - Christiane ! Comme un torrent qui rompt ses digues, le cri a jailli de la poitrine de Marc Faber qui se rue contre la barrière. Christiane, ma petite fille, laisse-moi t'embrasser, te prendre dans mes bras comme autrefois une plainte lui répond : "Comme autrefois " Il voit derrière le treillage deux prunelles s'élargir d'angoisse, deux prunelles où monte la mémoire. Et puis, au delà du trou d'ombre, plus rien, le vide, le silence. Effondré, l'homme pleure, la face cachée dans ses mains.
Oui, l'heure était venue où, malgré lui, le léger, le brillant, l'irrésistible Marc Faber était forcé de faire un retour sur son passé Il venait de revoir un visage qui était le reflet du sien, mais si pur, si douloureux... Un visage que, dans les remords qui le hantaient malgré tout parfois, il repoussait avec force, car Mac Faber haïssait la souffrance. Il ne connaissait rien des supplices qu'il infligeait inconsciemment peut-être. Il avait cette excuse, et cette autre : que jamais il n'avait rencontré d'obstacles. Sa beauté bizarre, exotique, lui rendait le succès facile. Frisant la cinquantaine, il n'accusait pas quarante ans; Sa taille restait haute et mince, pas une ride ne marquait son visage aux traits fins, aux yeux longs, sertis de cils drus.
La supérieure parut sur le seuil de la porte : grande silhouette maigre au visage austère. Ses yeux gris de fer avaient une telle acuité que toute douceur en semblait à jamais bannie. Mais peut-être était-ce seulement cet homme en larmes qu'elle regardait ainsi ,avec cette glaciale sévérité ? L'implacable regard qu'il sentit peser sur lui, le redressa :
- J'aurai voyagé pendant vingt-quatre heures, madame, pour que vous me montriez mon enfant derrière des barreaux ? dit-il, le front rouge de colère et les prunelles étincelantes.
éditions Denoël 1947. #littérature sentimentale, roman à l'eau de rose, #roman sentimental, #roman pas cher.
Description : livre broché cousu, couverture souple, 254 pages. format 18,5 cm x 12 cm. bon état,
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