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De trop, Dominique, 1946 - une petite fille campagnarde se sent "de trop", bons sentiments
De trop, Dominique - roman - La pluie tombait avec violence, noyant le jardin, faisant courir dans les rigoles de l'allée en pente des ruisseaux d'eau jaunâtre et limoneuse,. Accroupie sous un grand parapluie ouvert, qu'elle avait posé à terre, la petite Geneviève observait avec intérêt cette inondation en miniature. (...) Et Geneviève serrait contre elle sa poupée de chiffon, une affreuse poupée à la figure grossièrement dessinée, et elle lui parlait avec tendresse. (...) Enfin la pluie cessa, du moins diminua. Alors la maison reparut, petite et pauvrette : couverte d'ardoises, fraîchement crépie, avec des volets branlants. Des volubils, flétris par l'orage, pendaient lamentablement aux murs. Sur le seuil, une vieille se montra. Elle portait un chapeau de paille noir par-dessus sa coiffe blanche, à la manière des femmes du pays, et elle enfilait des sabots, tout en ouvrant un parapluie. Dès que Geneviève l'aperçut, elle tendit les bras et l'appela : - Mémé Mémé La vieille femme ne l'entendit pas, occupée qu'elle était de parler à une personne demeurée à l'intérieur. C'était un prêtre, qui se montra sur le seuil à son tour. Pendant qu'il traversait le jardin en retroussant sa soutane et en faisant de grandes enjambées, pour éviter les flaques, mémé l'abritait de son parapluie. Cette manœuvre gênait leur conversation, cependant, mémé parlait avec volubilité, tandis que le prêtre hochait gravement la tête. quand ils passèrent devant la fillette, celle-ci entendit sa grand'mère dire : - Geneviève serait de trop. Le reste se perdit dans le brusque mouvement que fit Geneviève pour sortir de dessous son parapluie lequel se renversa. Avec le tampon de la Bibliothèque Paroissiale de Saint-Jean-du-Marché. Collection Etoiles - éditions La Bonne Presse, 1946. #petite campagnarde, #mal aimée, #enfant 1930, #dévouement, #bons sentiments, #Saint-Jean-du-Marché, #roman épuisé, #roman rare,
De trop, Dominique - roman - La pluie tombait avec violence, noyant le jardin, faisant courir dans les rigoles de l'allée en pente des ruisseaux d'eau jaunâtre et limoneuse,. Accroupie sous un grand parapluie ouvert, qu'elle avait posé à terre, la petite Geneviève observait avec intérêt cette inondation en miniature. Le minuscule torrent roulait des feuilles, des cailloux, même un insecte qui se débattait désespérément pour ajouter à l'horreur de cette scène de dévastation.
Geneviève l'observait avec plus de curiosité que de pitié et elle n'eut pas l'idée de lui tendre une baguette pour le sauver.
Autour d'elle, le vent secouait les arbres fruitiers, leur arrachant des fleurs blanches et roses qui allaient grossir la flaque boueuse. L'herbe du pré se couchait, vaincue, mais les feuilles brillaient, lavées de leur poussière, comme vernies.
Et Geneviève serrait contre elle sa poupée de chiffon, une affreuse poupée à la figure grossièrement dessinée, et elle lui parlait avec tendresse :
- C'est amusant, ma Rosine, tout est mouillé dans le jardin, il n'y a que nous de "secs".
Un coup de vent plus fort menaça de renverser leur abri fragile. Geneviève s'y cramponna et fixa entre ses genoux le manche du parapluie. Tel un nomade sous sa tente, elle s'installa confortablement, ouvrant grands ses yeux remarquablement intelligents sur ce spectacle.
Dans les régions méridionales, les orages ont une extrême violence, mais ils se calment aussi brusquement, qu'ils se déchaînent.
Soudain, le vent tomba, la pluie redoubla de violence, et un voile d'un gris uniforme sépara Geneviève du reste du monde. Elle ne s'en émut pas. Cramponnée au parapluie, elle semblait, au contraire, jouir du caprice des éléments.
- Regarde, Rosine, disait-elle, y a un rideau devant nous, on ne voit même plus la maison.
Et prise d'une subite sollicitude : - Non, tu n'as pas froid avec ton beau châle ? Ecoute la chanson de la pluie : tap, tap, ta, un drôle de bruit. J'aime mieux celle du vent, pas quand il fait houhou, la nuit, parce que j'ai peur, mais quand il fait sa voix douce dans les arbres. Toi, Rosine, tu aimes la chanson des cigales. Si u es sage, si tu fermes les yeux je t'en inventerai une de chanson, sur la mort des fleurs que la pluie a tuées. Enfin la pluie cessa, du moins diminua.
Alors la maison reparut, petite et pauvrette : couverte d'ardoises, fraîchement crépie, avec des volets branlants. Des volubils, flétris par l'orage, pendaient lamentablement aux murs.
Sur le seuil, une vieille se montra. Elle portait un chapeau de paille noir par-dessus sa coiffe blanche, à la manière des femmes du pays, et elle enfilait des sabots, tout en ouvrant un parapluie. Dès que Geneviève l'aperçut, elle tendit les bras et l'appela : -
Mémé ! Mémé !
La vieille femme ne l'entendit pas, occupée qu'elle était de parler à une personne demeurée à l'intérieur. C'était un prêtre, qui se montra sur le seuil à son tour.
Pendant qu'il traversait le jardin en retroussant sa soutane et en faisant de grandes enjambées, pour éviter les flaques, mémé l'abritait de son parapluie.
Cette manœuvre gênait leur conversation, cependant, mémé parlait avec volubilité, tandis que le prêtre hochait gravement la tête. quand ils passèrent devant la fillette, celle-ci entendit sa grand'mère dire :
- Geneviève serait de trop.
Le reste se perdit dans le brusque mouvement que fit Geneviève pour sortir de dessous son parapluie lequel se renversa.
Avec le tampon de la Bibliothèque Paroissiale de Saint-Jean-du-Marché.
Collection Etoiles - éditions La Bonne Presse, 1946. #petite campagnarde, #mal aimée, #enfant 1930, #dévouement, #bons sentiments, #Saint-Jean-du-Marché, #roman épuisé, #roman rare,
Description : livre broché, couverture souple, 206 pages, format 19 cm x 11 cm. bon état. L'intérieur de la couverture a été consolidée avec un papier collant.