Les rêveries de la femme sauvage, Hélène Cixous, 1999 - roman, Algérie
Les rêveries de la femme sauvage, Hélène Cixous - Scènes primitives - Collection Lignes Fictives - Comment se séparer ? Tout le temps où je vivais en Algérie mon, pays natal, je rêvais d'arrive un jour en Algérie, je poursuivais l'Algérie et elle n'était pas loin. J'habitais d'abord à Oran puis à Alger au Clos-Salembier au bord du Ravin de la femme Sauvage, et elle m'échappait sur sa terre sous mes pieds. Elle me restait intouchable. Je me serrais contre le corps d'Aïcha et elle me laissait serrer son pays en riant pendant un mince instant sans suite autre que les centaines de portes qui, par delà le grillage du jardin, tournaient vers mon frère et moi leurs paupières baissées.
Le plus insupportable, c'est que nous étions assaillis par les êtres mêmes que nous voulions aimer, dont nous étions lamentablement amoureux, auxquels nous étions liés par toutes les parentés de destin , de mémoire, de toucher, de goût. Il y avait erreur et confusion de tous les côtés. Je voulais être de leur côté, mais c'était un désir de mon côté ; de leur côté le désir étant sans côté. Je pouvais passer des heures accroupie à quelques mètres d'eux sans bouger, espérant démontrer mes bonnes intentions, une patience que je n'eus jamais avec le camp des Français. Mois, pensais-je, je suis insépabe. éditions Galilée 2000. #Algérie, #roman pas cher.
Les rêveries de la femme sauvage, Hélène Cixous - Scènes primitives - Collection Lignes Fictives - Comment se séparer ? Tout le temps où je vivais en Algérie mon, pays natal, je rêvais d'arrive un jour en Algérie, je poursuivais l'Algérie et elle n'était pas loin. J'habitais d'abord à Oran puis à Alger au Clos-Salembier au bord du Ravin de la femme Sauvage, et elle m'échappait sur sa terre sous mes pieds. Elle me restait intouchable. Je me serrais contre le corps d'Aïcha et elle me laissait serrer son pays en riant pendant un mince instant sans suite autre que les centaines de portes qui, par delà le grillage du jardin, tournaient vers mon frère et moi leurs paupières baissées.
Le plus insupportable, c'est que nous étions assaillis par les êtres mêmes que nous voulions aimer, dont nous étions lamentablement amoureux, auxquels nous étions liés par toutes les parentés de destin , de mémoire, de toucher, de goût. Il y avait erreur et confusion de tous les côtés. Je voulais être de leur côté, mais c'était un désir de mon côté ; de leur côté le désir étant sans côté. Je pouvais passer des heures accroupie à quelques mètres d'eux sans bouger, espérant démontrer mes bonnes intentions, une patience que je n'eus jamais avec le camp des Français. Mois, pensais-je, je suis insépabe.
éditions Galilée 2000. #Algérie, #roman pas cher.
Description : livre broché, couverture cartonnée, 168 pages. format 20 cm x 14 cm. bon état. petite usure de couverture.