La caverne des pestiférés, T1 Lazare, Jean Carrière, 1978 - choléra au Sud 1835, Cévennes, roman d'aventure
La caverne des pestiférés, tome 1 Lazare, Jean Carrière - Roman - . "Où sommes-nous ?" C'était Pont-Saint-Esprit. L'attelage avait souffert ; impossible de trouver des chevaux frais. On ne repartirait pour Nîmes que demain matin. (...) Avait-on d'autres nouvelles ? Le cocher s'épongeait le cou avec un mouchoir qui sentait le camphre ; il secoua la tête: "Aucune. Les journaux n'ont as été distribués." "Et Nîmes ?" Rien de nouveau, disait-on depuis avant-hier : le mal asiatique, vorace à Toulon et à Marseille, perdait de l'appétit en s'éloignant des deux cités contaminées par la mer, directement reliées par leur commerce à l'Orient, à ses richesses, et aux miasmes qu'on récoltait avec elles. En cet été de 1835, les chevaux se vendent à prix d'or dans le sud de la France tant chacun est pressé de quitter ville, bourg ou village pour fuir le choléra qui a frappé Toulon et Marseille avant de se répandre dans l'intérieur. Parti de Paris avec le projet de vendre sa maison natale de Nîmes sur l'instigation de sa femme, Julien Jourdan se voit bloqué à soixante kilomètres du but, s'entête, arrive enfin malgré les risques de contagion et un accident, mais côtoyer ainsi la mort l'a métamorphosé. Il décide de gagner lui aussi l'altitude où le choléra « perd ses dents ». Montdardier, dans le Haut-Pays, est son objectif. Il se retrouve le soir même dans un lazaret. Les chances d'y survivre à la quarantaine sont minces, mais des braves gens de Marseille ont préparé une évasion et l'emmènent. Ils sont vingt-cinq hommes, femmes et enfants en marche à travers la campagne écrasée de chaleur. Sur le plateau des Aires de Comeizas, ils découvrent . non pas la « borie » rêvée mais une grotte et s'y établissent comme dans une île déserte. éditions Jean-Jacques Pauvert 1978. #épidémie de choléra, #choléra 1835, #choléra sud de la France, #choléra XIXe siècle, #fuite du choléra, #Cévennes, #vie recluse, #roman d'aventure, #roman pas cher
La caverne des pestiférés, tome 1 Lazare, Jean Carrière - Roman -
Une main déférente lui tapotait le bras : "Monsieur, nous sommes arrivés." Il ouvrit les yeux : le cocher agrippait sa valise sur l'impériale. La voiture était vide ; les deux autres voyageurs - refroidis par son mutisme - s'étaient discrètement éclipsés; Chaleur, balancements du véhicule, insomnie des dernières nuits - passées dans des auberges bruyantes - avaient fini par l'endormir. Il jeta un coup d'œil par la portière, impatient de reconnaître un décor que sa perte de conscience lui offrait sans préambule. Dehors, c'était la lourde lumière de l'après-midi, des toits blêmes, un alignement de maisons basses, portes et volets clos, une place déserte, aveuglante : mais le déclic ne s'opérait pas. "Où sommes-nous ?" C'était Pont-Saint-Esprit. L'attelage avait souffert ; impossible de trouver des chevaux frais. On ne repartirait pour Nîmes que demain matin. (...) Avait-on d'autres nouvelles ? Le cocher s'épongeait le cou avec un mouchoir qui sentait le camphre ; il secoua la tête: "Aucune. Les journaux n'ont as été distribués." "Et Nîmes ?" Rien de nouveau, disait-on depuis avant-hier : le mal asiatique, vorace à Toulon et à Marseille, perdait de l'appétit en s'éloignant des deux cités contaminées par la mer, directement reliées par leur commerce à l'Orient, à ses richesses, et aux miasmes qu'on récoltait avec elles.
En cet été de 1835, les chevaux se vendent à prix d'or dans le sud de la France tant chacun est pressé de quitter ville, bourg ou village pour fuir le choléra qui a frappé Toulon et Marseille avant de se répandre dans l'intérieur.
Parti de Paris avec le projet de vendre sa maison natale de Nîmes sur l'instigation de sa femme, Julien Jourdan se voit bloqué à soixante kilomètres du but, s'entête, arrive enfin malgré les risques de contagion et un accident, mais côtoyer ainsi la mort l'a métamorphosé. Il décide de gagner lui aussi l'altitude où le choléra « perd ses dents ». Montdardier, dans le Haut-Pays, est son objectif. Il se retrouve le soir même dans un lazaret. Les chances d'y survivre à la quarantaine sont minces, mais des braves gens de Marseille ont préparé une évasion et l'emmènent.
Ils sont vingt-cinq hommes, femmes et enfants en marche à travers la campagne écrasée de chaleur. Sur le plateau des Aires de Comeizas, ils découvrent . non pas la « borie » rêvée mais une grotte et s'y établissent comme dans une île déserte. Ainsi débute hors du temps et loin du monde l'expérience exemplaire de La Caverne des Pestiférés, l'aventure de gens qui se sont voulus libres et heureux - et dont la chronique, située dans le cadre merveilleusement évoqué des Cévennes, forme un roman d'une prenante actualité.
éditions Jean-Jacques Pauvert 1978. #épidémie de choléra, #choléra 1835, #choléra sud de la France, #choléra XIXe siècle, #fuite du choléra, #Cévennes, #vie recluse, #roman d'aventure, #roman pas cher
Description : livre relié, couverture cartonnée, 390 pages, format 22 cm x 13,5 cm. bon état.
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