Une soupe aux herbes sauvages, Emilie Carles, 1980 - révolte de femme, souvenirs temps passé
Une soupe aux herbes sauvages, Emilie Carles - propos recueillis par Robert Destanque - Au printemps, le garde forestier découvrit un pendu dans le bois du Rosier. Le bonhomme avait dû se passer la corde au cou juste avant l'hiver et quand le garde était tombé dessus, il n'était pas beau à voir. Dans ses poches, on a trouvé 14 sous et un petit carnet avec une couverture en toile cirée noire." "L'homme y avait noté tous les endroits, toutes les entreprises où il avait demandé du travail. "Je suis passé à Manosque pas de travail, à Gap, pas de travail, à Largentière, pas de travail. Il y en avait une dizaine comme ça, peut-être plus, avec chaque fois la même annotation : "pas de travail". "C'est une chose qui m'a toujours révoltée, je trouve inacceptable qu'un homme ne puisse travailler quand il le veut. Comment parler des progrès ou d'humanité ? Comment oser parler de Liberté, d'Egalité ou de Fraternité ? c'est du vent ! tant qu'un homme ne peut choisir son métier, tout le reste c'est du vent." Cette indignation, cette révolte, cette jeunesse, sont celles d'Emilie Carles, Briançonnaise, paysanne et institutrice pendant quarante ans dans les villages de sa montagne. éditions Le Livre de Poche 1980. #vieille femme, #récit du temps passé, #révolte de femme
Une soupe aux herbes sauvages, Emilie Carles - propos recueillis par Robert Destanque - Au printemps, le garde forestier découvrit un pendu dans le bois du Rosier. Le bonhomme avait dû se passer la corde au cou juste avant l'hiver et quand le garde était tombé dessus, il n'était pas beau à voir. Dans ses poches, on a trouvé 14 sous et un petit carnet avec une couverture en toile cirée noire."
"L'homme y avait noté tous les endroits, toutes les entreprises où il avait demandé du travail. "Je suis passé à Manosque pas de travail, à Gap, pas de travail, à Largentière, pas de travail. Il y en avait une dizaine comme ça, peut-être plus, avec chaque fois la même annotation : "pas de travail". "C'est une chose qui m'a toujours révoltée, je trouve inacceptable qu'un homme ne puisse travailler quand il le veut. Comment parler des progrès ou d'humanité ? Comment oser parler de Liberté, d'Egalité ou de Fraternité ? c'est du vent ! tant qu'un homme ne peut choisir son métier, tout le reste c'est du vent."
Cette indignation, cette révolte, cette jeunesse, sont celles d'Emilie Carles, Briançonnaise, paysanne et institutrice pendant quarante ans dans les villages de sa montagne.
Elle nous raconte sa vie, nous fait goûter à sa soupe d'herbes sauvages. Cette "soupe" nous parle du passé, mais surtout du présent et de l'avenir, car Emilie Carles n'a jamais abdiqué.
éditions Le Livre de Poche 1980. #vieille femme, #récit du temps passé, #révolte de femme