Michaël chien de cirque, Jack London, 1946 - chiens, îles Salomon, Nouvelle-Guinée, bibliothèque verte, couverture verte,

Michaël chien de cirque, Jack London  - roman traduit par Paul Gruyer et Louis Postif - Collection Bibliothèque Verte Hachette. Michaël est le frère de Jerry, terrier irlandais, du roman "Jerry dans l'île)

"Toutes les cinq semaines, le steamer Makamboqui, dans sa route vers l'Australie, desservait les îles Salomon et la Nouvelle-Guinée, faisait escale à Tulagri. Or, le soir du jour où le Makambo devait lever l'ancre pour poursuivre sa route, le capitaine Kellar, du négrier l'Eugénie, étant venu à terre afin de rendre visite au commissaire des Iles, oublia, en s'en retournant, Michaël sur la plage. Vers minuit, s'étant aperçu de l'absence du chien, le capitaine Kellar était revenu à terre, où vainement il avait fouillé, en compagnie de quelques hommes, tous les recoins de la côte et du port, et tous les hangars à pirogues. 

Michaël avait disparu et passé de l'Eugénie sur le Makambo. Voici comment.

Dag Daughtry, steward sur le Makambo, était assez capable et intelligent pour avoir pu être, dans la vie, un homme supérieur à ce qu'il était en réalité. La nature l'avait doué d'un caractère exempt de méchanceté, d'une bonne santé et d'une splendide constitution. Mais la renommée qui s'attachait à lui disait aussi que, si, depuis vingt ans, il n'avait point passé une journée sans travailler, il n'avait pas failli non plus à absorber chaque jour ses six litres de bière bouchée.

C'était chez lui une règle inflexible et il n'y manquait point. Même, comme il s'en vantait, lorsqu'il était de passage aux Iles Allemandes, où chaque bouteille de bière contenait en dissolution dix grammes de quinine, comme préservatif contre la malaria. 

(...) Toute sa pensée et toute son énergie tendaient au maintien de cette réputation d'être "l'homme qui vide chaque jour ses six litres de bière".  Et c'est pour avoir les moyens matériels de la soutenir, alors qu'il n'était pas de quart, il s'occupait à fabriquer des peignes en écailles et autres objets de coiffure similaires, qui étaient pour lui une source de menus bénéfices. Pour le même motif, il excellait à trouver certaines combinaisons ingénieuses, comme par exemple de voler les chiens des autres. 

Il fallait bien que quelqu'un, et ce quelqu'un était lui, payât les six litres quotidiens qui, multipliés par trente jours, formaient un total de cent quatre-vingts litres à la fin du mois. 

Et voilà pourquoi Dag Daughtry avait jugé nécessaire de faire, ce soir-là, passer Michaël sur le Makambo par un sabord à tribord.

Errant, comme nous l'avons dit, sur la grève de Tulagi, en se demandant en vain ce qu'était devenue la baleinière qui l'avait apporté à terre avec le capitaine Kellar, Michäl avait rencontré le steward trapu, dont les cheveux commençaient alors à grisonner. L'amitié, entre eux, s'était rapidement établie. Car, beaucoup plus que son frère Jerry, Michaël était un chien affable et bon vivant. Il avait peu connu d'hommes blancs, mais ce peu lui avait suffi pour le former." 

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Description : livre relié, couverture cartonnée, 254 pages. format 17 cm x 12 cm. bon état.