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Yé-Su, Jack River - Collection Minuit - Ce fut en sifflotant gaîment le dernier "blues" à la mode que, ce matin-là, Willy Castinac nouait sa cravate. C'était autant à son élégance, toujours sûre d'elle-même, qu'à son talent de romancier, que Willy Castinac avait réussi à occuper à Chicago une situation mondaine de premier plan. Il était tellement charmeur; et sa femme, la brune et mystérieuse Muriel était si belle, si attirante, que même les femmes n'arrivaient pas à la jalouser. Il faisait beau, le soleil brillait; il faisait bon également, une douce chaleur tempérée par un vent d'ouest, un vent qui s'était rafraîchi en passant au-dessus de la vaste étendue du lac Michigan; et Castinac pensait que la vie était belle. Ayant enfilé son veston, le romancier passa dans le salon où sa femme lisait, assise dans un grand fauteuil de cuir. - Chère amie, lui annonça Castilnac, je sors pour la matinée; n'oubliez pas que nous avons des amis à dîner ce soir... Elle reposa le livre qu'elle tenait à la main et ses grands yeux se posèrent sur l'homme debout devant elle. - Non, je ne l'ai pas oublié, dear; est-ce que vous rentrez pour le déjeuner ? - Je l'espère; en tout cas, je vous donnerai un coup de téléphone. - C'est entendu. Muriel reprit son livre et Castilnac se dirigea vers la porte : ce fut alors que le destin se manifesta à lui sous une forme particulièrement macabre. Sur la première marche en partant du jardin, un homme était couché, mort sans aucun doute, car il paraissait rigide, et son veston, à la hauteur du cœur, était souillé de sang." éditions Les publications Georges Ventillard, Paris, 1941. #roman policier, #collection minuit, #Georges Ventillard,
Yé-Su, Jack River - Collection Minuit -
Ce fut en sifflotant gaîment le dernier "blues" à la mode que, ce matin-là, Willy Castinac nouait sa cravate.
C'était autant à son élégance, toujours sûre d'elle-même, qu'à son talent de romancier, que Willy Castinac avait réussi à occuper à Chicago une situation mondaine de premier plan. Il était tellement charmeur; et sa femme, la brune et mystérieuse Muriel était si belle, si attirante, que même les femmes n'arrivaient pas à la jalouser.
Il faisait beau, le soleil brillait; il faisait bon également, une douce chaleur tempérée par un vent d'ouest, un vent qui s'était rafraîchi en passant au-dessus de la vaste étendue du lac Michigan; et Castinac pensait que la vie était belle.
Ayant enfilé son veston, le romancier passa dans le salon où sa femme lisait, assise dans un grand fauteuil de cuir.
- Chère amie, lui annonça Castilnac, je sors pour la matinée; n'oubliez pas que nous avons des amis à dîner ce soir...
Elle reposa le livre qu'elle tenait à la main et ses grands yeux se posèrent sur l'homme debout devant elle.
- Non, je ne l'ai pas oublié, dear; est-ce que vous rentrez pour le déjeuner ?
- Je l'espère; en tout cas, je vous donnerai un coup de téléphone.
- C'est entendu.
Muriel reprit son livre et Castilnac se dirigea vers la porte : ce fut alors que le destin se manifesta à lui sous une forme particulièrement macabre.
Sur la première marche en partant du jardin, un homme était couché, mort sans aucun doute, car il paraissait rigide, et son veston, à la hauteur du cœur, était souillé de sang."
éditions Les publications Georges Ventillard, Paris, 1941. #roman policier, #collection minuit, #Georges Ventillard,
Description : livre relié, couverture toilée, 192 pages, format 18 cm x 11,5 cm. bon état. signature manuscrite sur la page de garde. Une partie de la jaquette a été contrecollée sur la couverture.